Alors que l’Organisation des nations unies annonce que deux personnes sur trois vivront en ville en 2030 et que les crises économiques et environnementales touchent de plein fouet les territoires urbains, le traitement efficace des problèmes d’urbanisation est devenu, aujourd’hui, une priorité mondiale. Le développement urbain et les problématiques associées font ainsi l’objet, depuis plusieurs années, de nombreuses conférences internationales : exposition universelle de Shanghai en 2010, Sommet mondial ÉcoCité de Montréal en août 2011, Smart city Expo de Barcelone en novembre 2011, etc.

La 41e exposition universelle, qui a eu lieu à Shanghai en 2010, avait ainsi pour thème « Meilleure ville, meilleure vie » montrant que la ville devient le lieu de nouvelles possibilités, mais aussi de nouveaux défis.

En effet, la concentration de plus en plus forte d’individus en ville est à l’origine d’opportunités inédites mais, également, de nouvelles difficultés dans la gestion urbaine (ressources en eau de plus en plus rares, lutte contre les gaz à effet de serre et contre la pollution atmosphérique, remise en question de certains modes de transport du fait de la raréfaction des carburants fossiles, problèmes posés par les fractures sociales – ghettoïsation, par les catastrophes industrielles et par l’insécurité, production excessive de déchets, consommation croissante d’énergie), qui mal prises en compte peuvent conduire à un renforcement de la dégradation environnementale, de la pauvreté et de l’exclusion.

Dans ce contexte, rendre les villes intelligentes et durables, c’est essayer de diminuer l’impact environnemental, mais, également, de repenser en profondeur les modèles d’accès aux ressources, les transports, la gestion des déchets, la climatisation des édifices et surtout la gestion de l’énergie (production, acheminement, etc.).

En effet, alors que les villes occupent, aujourd’hui, 2 % de la surface du globe, elles abritent 50 % de la population mondiale, consomment 75 % de l’énergie produite et sont à l’origine de 80 % des émissions de CO2. À la fois énergivore et principale source des émissions de CO2, la ville et ses habitants sont les premiers concernés par les dangers du réchauffement climatique. Le succès de la transition vers une société bas-carbone repose, donc, en grande partie sur ce que les villes décideront. Leur rapide implication est essentielle afin d’améliorer les performances environnementales des territoires urbains.

C’est pour ces raisons que les villes sont considérées comme des hauts lieux de la bataille contre le changement climatique. L’Union européenne a estimé à 11 milliards d’euros les investissements publics et privés nécessaires pour permettre à 25 millions d’Européens de vivre dans des villes intelligentes. A l’échelon français, le Grenelle de l’environnement consacre la place de la ville dans les politiques énergétiques et environnementales. Le ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement a ainsi envoyé en novembre 2010 une note aux maires de France leur rappelant que les villes sont le lieu d’« appropriation » et de « déclinaison » du Grenelle de l’environnement.

Dès lors, comment préparer la mutation des villes à ces nouveaux défis pour garantir aux générations futures la sécurité énergétique et un cadre de vie aussi bon que celui actuel ? Comment penser et anticiper leurs fonctions vitales – la mobilité et l’approvisionnement en eau et en énergie, les réseaux de transports et la gestion de ses déchets – pour répondre aux nouvelles problématiques écologiques et aux exigences de confort des citadins ? Quels seront les bénéfices apportés par les systèmes énergétiques intelligents aux territoires urbains ?

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